Des lettres qui pleuvent...


À toi

 

C'est toujours quand tu dors que je n'arrive pas à trouver le sommeil. C'est étrange mais j'ai besoin de sentir ta peau contre la mienne dans ces moments là. Chercher ta main et la serrer fort comme si ça pouvait arrêter le temps, encore un peu. Ici tout est fragile même si tu ne le dis pas. Je vois trop souvent la tristesse cachée sous tes sourires. Du noir juste au dessus de nos têtes, c'est quand le ciel nous accompagne dans cette teinte que je m'y noie sans toi. Alors je pleure, seule. Ce ne sont pourtant pas mes larmes, sans doute les tiennes, celles que tu n'arrives plus à laisser couler. Celles que tu éloignes de toi parce qu'elles te ramèneraient certainement sur des rivages que tu ne veux plus côtoyer.

Je ne dirais pas que tu ne m'as jamais fait souffrir parce que ça serait mentir. Je t'ai vu noir avec de la haine animale au fond des yeux et je sais qu'elle fait bien partie de toi. Elle m'empêche de dormir parfois. Je sais d'où elle vient et j'en connais les multiples causes, du moins c'est ce que je pense. Je les comprends en partie. Je sais que je ne peux qu'essayer de l'atténuer. Si tu savais à quel point je me sens impuissante, comme j'ai peur qu'un jour tu ne sois plus le même.

Nous nous sommes trouvés et rien qu'en ça, c'est une belle histoire. J'aimerais réussir à te dire plus souvent ce que tu m'as offert, ce que tu m'as redonné mais les mots semblent se faire la malle, dès que je tente d'ouvrir la bouche. Sur papier ça ne donne pas vraiment mieux. Ils doivent être un peu pudiques ces petits cons. Je t'aime n'est même pas assez fort, parce qu'il n'est plus unique, parce qu'on l'a déjà vécu chacun de nôtre côté. J'aimerais prendre une photo où deux fleurs s'ouvrent à l'ombre parce qu'elles se sentent protégées.

 

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