"Et tous ces mots que je ne dis pas. Apprend-on aux enfants les mots des grands. Je garde à l'ombre un peu trop de soleil. Tu sais je t'aime. Tu sais j'aimerais qu'un éclat de pensée te..."
Julien il avait la même voix que les petits garçons qui ne savent pas dire à une fille qu'elle leur plaît. Y avait ses joues qui jouaient les tomates avant qu'un seul mot ne soit sorti de sa bouche. Encore aujourd'hui...
Peut-être que certains l'on prit pour un petit prétentieux. Tu sais le petit garçon qui joue tout seul dans la cour, qui joue même pas pour de vrai.
Non, lui il regardait en se disant que ça avait pourtant l'air simple tout ça. Il devait chercher, chercher encore et encore une logique à cet immense terrain de jeux qu'est la vie. Parce qu’il y a des petits déjà grands.
J'aurais aimé savoir lire dans ses yeux quand il croyait encore qu'il pouvait devenir comme eux. Je sais qu'il en était jaloux. Jaloux de ce que ces autres arrivaient à vivre sans que lui ne puisse l'approcher même du bout de ces petites chaussures.
Le piano, il n'en joue plus, j'ai entendu quelques notes, il y a déjà longtemps. Il dit qu'il joue mal alors que j'en avais eu les larmes aux yeux. Il dit qu'il y a des fausses notes et moi je n'entends que l'harmonie. Lui et son piano ils se ressemblent pourtant.
Je ne sais pas combien de fois par jour il le regarde en pensant à tout ce qu'il ne me dit pas. Y a des partitions qu'il ne doit pas vouloir rejouer. Des airs qui n'appartiennent qu'à d'autres.
Je ne dis rien, ni de l'envie de m'asseoir sur ses genoux qui me tords le ventre à juste vouloir fermer les yeux pendant qu'il parcourt le clavier, ni des questions sur tous ces airs qui ne viendront jamais effleurer mes frissons.
Parfois le silence s'impose dans cette pièce, dans cette chambre où je suffoquerais sûrement. Je crois que lui aussi a du mal à y respirer, au fil des années les murs prennent de plus en plus de place.
À quel âge a-t-il su, à quel âge exactement, le sait-il.
J'aimerais être la nuit juste pour l'accompagner dans ses errances, dans ses pensées. Le regarder marcher juste en-dessous de moi et le veiller comme une gardienne. Faire attention à toute cette fragilité qu'elle seule peut voir. L'accompagner dans ses longues marches où toute sa vie est remise en question, où toute son existence prend trop de place.
Sait-il qu'il peut se poser sur un trottoir et me parler sans dire un seul mot. L'aviateur parisien qui n'aime pas quand les oiseaux commencent à chanter, a-t-il peur qu'ils lui prennent ses ailes ? Je ne sais pas.
Il faut partir si vite quand le jour se lève, il faut courir.
Julien prends-moi la main. Tu vois bien qu'une ville qui s'éveille, c'est un peu comme un spectacle, juste pour nous. Tous ces oiseaux sont un concert particulier. Je sais que tu n'aimes pas ça mais avoue-le, celui-ci te plaît, j'ai vu ton sourire.
Si ce matin nous marchions, le coeur léger sous un bleu clair, si on regardait le jour en face, juste une fois...
- Crois-tu qu'on y arrivera ?
Julien il avait la même voix que les petits garçons qui ne savent pas dire à une fille qu'elle leur plaît. Y avait ses joues qui jouaient les tomates avant qu'un seul mot ne soit sorti de sa bouche. Encore aujourd'hui...
Peut-être que certains l'on prit pour un petit prétentieux. Tu sais le petit garçon qui joue tout seul dans la cour, qui joue même pas pour de vrai.
Non, lui il regardait en se disant que ça avait pourtant l'air simple tout ça. Il devait chercher, chercher encore et encore une logique à cet immense terrain de jeux qu'est la vie. Parce qu’il y a des petits déjà grands.
J'aurais aimé savoir lire dans ses yeux quand il croyait encore qu'il pouvait devenir comme eux. Je sais qu'il en était jaloux. Jaloux de ce que ces autres arrivaient à vivre sans que lui ne puisse l'approcher même du bout de ces petites chaussures.
Le piano, il n'en joue plus, j'ai entendu quelques notes, il y a déjà longtemps. Il dit qu'il joue mal alors que j'en avais eu les larmes aux yeux. Il dit qu'il y a des fausses notes et moi je n'entends que l'harmonie. Lui et son piano ils se ressemblent pourtant.
Je ne sais pas combien de fois par jour il le regarde en pensant à tout ce qu'il ne me dit pas. Y a des partitions qu'il ne doit pas vouloir rejouer. Des airs qui n'appartiennent qu'à d'autres.
Je ne dis rien, ni de l'envie de m'asseoir sur ses genoux qui me tords le ventre à juste vouloir fermer les yeux pendant qu'il parcourt le clavier, ni des questions sur tous ces airs qui ne viendront jamais effleurer mes frissons.
Parfois le silence s'impose dans cette pièce, dans cette chambre où je suffoquerais sûrement. Je crois que lui aussi a du mal à y respirer, au fil des années les murs prennent de plus en plus de place.
À quel âge a-t-il su, à quel âge exactement, le sait-il.
J'aimerais être la nuit juste pour l'accompagner dans ses errances, dans ses pensées. Le regarder marcher juste en-dessous de moi et le veiller comme une gardienne. Faire attention à toute cette fragilité qu'elle seule peut voir. L'accompagner dans ses longues marches où toute sa vie est remise en question, où toute son existence prend trop de place.
Sait-il qu'il peut se poser sur un trottoir et me parler sans dire un seul mot. L'aviateur parisien qui n'aime pas quand les oiseaux commencent à chanter, a-t-il peur qu'ils lui prennent ses ailes ? Je ne sais pas.
Il faut partir si vite quand le jour se lève, il faut courir.
Julien prends-moi la main. Tu vois bien qu'une ville qui s'éveille, c'est un peu comme un spectacle, juste pour nous. Tous ces oiseaux sont un concert particulier. Je sais que tu n'aimes pas ça mais avoue-le, celui-ci te plaît, j'ai vu ton sourire.
Si ce matin nous marchions, le coeur léger sous un bleu clair, si on regardait le jour en face, juste une fois...
- Crois-tu qu'on y arrivera ?
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