Des lettres qui pleuvent...


Frère d'âme

Il marche sur cette ligne depuis des vies et seulement quelques minutes, oui le grand monsieur marche depuis tant et si peu.

Une silhouette papier, carton mouillé, dessin sourire...

Fragile comme ces images qui prises au vent peuvent s'effondrer ou bien s'envoler.

Je peux l'imaginer tourner dans un film noir et blanc, un chapeau sous le bras, du blues enfumé et une cadillac qui va bientôt le prendre sur le bord de la ligne qu'il s'efforce de suivre.

Il effleure le sol comme la première fois, au commencement de ses vies, toujours avec respect, une démarche pure sur un bitume crade.

Sans même réaliser que le paysage change, il avance, de l'encre incruste sa peau, il ne la voit pas, il n'observe que l'horizon bleu au dessus du gris, il ne se retourne pas sur le noir...

Il est de ces images qui prises au vent s'envolent même effondrées.

Il n'a rien oublié d'avant, tout est gravé en, sur lui, chaque signe est un habit du passé pour couvrir l'avenir...

Mon frère que ta démarche est belle et tu ne le vois pas...
Mon frère j'admire tes feuilles déchirées, raturées, qui vivent tellement plus que toutes ces vierges...

Grand monsieur ta droite est au sol maintenant, elle brille enfin à se faire douce, le combat n'est pas terminé, mais l'horizon est là...

Le ciel qui te fuyait depuis si longtemps, les étoiles qui filaient vers d'autres nuits...

N'oublie pas ton chapeau monsieur, tu es un grand maintenant...

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