Des lettres qui pleuvent...


L'absente de seconde classe

 
 
Le coeur lourd
rampant sur l'escalator
tente en vain
encore
encore
essaie
de le prendre à l'envers

Lourd, lourd
trop lourd
pour repartir en arrière

Je hais les gares de départ
les bras tendus au vide
et les sourires qui pleurent

Le coeur lourd assis en seconde
balance ses larmes par la fenêtre fermée
regarde défiler l'horizon
gris
vert
bleu
mais terne sans tes yeux restés à quai

Lourd, lourd
trop lourd
pour y voir la lumière

Je gifle ces voleurs d'instants
les pendules qui prennent le vent
et les aiguilles qui piquent

Le coeur lourd débarqué
à la bonne heure
dans la bonne ville
la bonne
la bonne
erreur
se retourne une dernière fois

Lourd, lourd
trop lourd
pour encore faire un pas

Je me résigne à laisser venir
les jours sinistrés aux nuits silencieuses
dans toutes ces villes où tu n'es pas



 
 

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