Des lettres qui pleuvent...


Ou pas

Si j'avais écris un livre, un jour, il aurait sans doute commencé comme ça :

"Le hasard est tellement hasardeux que dans cette rue il vaut mieux marcher pieds nus"

Jeudi est beau parce que les trains sont presque toujours à l'heure, je tairais le lundi quand la gare pleure.

Pour tout vous dire l'histoire à peine commencée que j'avais sous les yeux m'ennuyait mais un détail sur la couverture m'avait attiré, on ne peut pas se tromper sur toute la ligne à ce point. J'y découvrais un dialogue trop lourd, rien à voir avec la subtilité de l'image présentée. Des mots répétitifs et surtout l'effet stagnant des personnages m'agaçait fortement. Pourtant le livre du jeudi aussi est beau, parce qu'on tourne parfois nos pages mêlées à celles d'un illustre inconnu.

Il y a parfois des histoires qui valent le coup d'attendre.

J'aurai bien pu le commencer comme ça ce livre, en travaillant ces mots, en me disant :
"Oui mais si je mets celui-ci vont-ils aboutir à ma pensée, saisir l'image."

Ma pensée elle vaut rien et mes images elles sont parfois plus à côté de la plaque que moi à côté de moi.

Sur celle du livre c'était un post-it, je veux bien croire que pour vous "subtilité" ne s'applique pas à un vulgaire bout de papier collant mais pour moi si. Et puis j'ai menti, les trains ils sont aussi à l'heure le vendredi, ils ont repris mon heure depuis pas très longtemps, alors c'était plus un oubli qu'un mensonge.

J'ai toujours aimé détourner les mots, voir si l'effet est moindre alors que le résultat reste bien le même. Je fais ça depuis toute petite, manier les mots à mon avantage. Si, si, croyez-moi, ça marche un temps. Puis vient le jour où vous pensez tout maîtriser mais c'est sans compter sur leur ambition. Alors parfois pour s'en sortir on en utilise des plus jolis pour essayer de cacher les moches qui sont sortis juste avant. Qui sont sortis comme quand les Parisiens courent hors du métro, sans même s'en rendre compte.

C'est triste d'en arriver à cacher le moche vrai par du faux joli, on sait pas l'entendre le moche vrai, il l'est trop, moche ou vrai, ça revient souvent au même vous savez. Moi non plus je veux pas l'entendre, je ne vous accuse pas de vouloir être juste heureux. J'ai connu des gens très heureux qui ne voyaient rien, à me demander si je n'aurais pas voulu leur ressembler parfois.

Pour en revenir à ce dialogue un peu trop lourd en essayant de juste mettre des mots dessus, pas trop compliqués et surtout pas trop menteurs. Je l'ai aimé en arrivant vers la page cent soixante huit. Mieux vaut tard que jamais. Je sais, je suis très précise mais j'ai trouvé à ce moment-là que l'auteur il donnait des mots vrais et qu'ils n'étaient pas si moches, pour une fois. Je crois que ça m'a fait réfléchir, un peu au moins. Il disait simplement qu'il avait trompé sa femme mais pas avec une pute, y avait de l'amour pas loin. Bien sûr ça reste lâche, on l'est tous un jour ou l'autre, ou tous.

Pour vous si ça reste laid, ben j'y peux rien mais moi ça m'a fait sourire. Parce que finalement on se trompe soi-même mais on ne le dit vraiment que quand on trompe l'autre, ou pas du tout. Je sais pas si c'est clair pour vous, pour moi ça ne l'est pas vraiment.

Enfin je sais pas, moi je me trompe tous les jours, en me disant que demain ira mieux, je sais très bien que c'est pas vrai. Attention je suis pas malade hein, je sais bien qu'un jour cette phrase elle sera jolie et vraie, seulement pour l'instant, elle m'aide juste à garder un sourire de mioche sur mon visage un peu triste.

J'aurais bien pu le commencer comme ça ce livre, ou pas.

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