Des lettres qui pleuvent...


L'hiver emporte les papillons


Et les mots-papillons
Et leurs ailes chiffons

Volent le silence enterré...

Et les lettres prennent l'hiver
Et l'alphabet tombe en neige.

Sur la peau ne reste qu'un dessin maladroit
D'instantané gelé !

Et les papillons sont morts à l'automne.
Leurs lettres ne sont plus que frisson au solstice avancé.

Sais-tu
Combien de fois j'ai tenté de désimprimer
L'esquisse de tes mains sur mon corps brûlé ?

Et les ailes sont emprises à la glace du lac gelé,
L'alphabet du coeur chrysalide prend le froid en reflet !

Et les papillons volaient les rubans de l'été
Accrochant l'amour en fil de soie
A mes cheveux ébouriffés
Qui sous le battement de leurs ailes
Apprenaient à s'abandonner...

Et les mots-papillon se sont envolés,
Comme on coule le ciel de l'été !
Et les mots colorés ont sombré
Comme on écrase au sol un insecte aux os désaimés !
(Je suis une marionnette désarticulée.)

Oh non tu ne sais pas !
Ni le nombre d'années qu'un éphémère peut hanter,
Ni le bruit de la chute qu'un brisement d'aile peut souffler,

Et les papillons réapprendront l'alphabet,
Accrocheront des lettres nouvelles à leurs ailes.

En mots inédits ils s'envoleront...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Et mon coeur avec eux, emporteront
...







Ch'lui là... alors Ch'lui là..
La Lys