Des lettres qui pleuvent...


On ira tuer l'âme des enfants

On ira tuer l'âme des enfants
ceux des villages un peu trop bêtes
ceux des villes aux fronts intelligents.

On ira tuer les rêves d'enfants
quand ils seront jugés trop naïf
quand ils seront classés trop beaux

On ira tuer les jeux d'enfants
les billes au tribunal d'avoir trop souvent finis au trou
la marelle condamnée de toujours se finir au ciel.

On ira tuer le coffre aux enfants
les livres, les doudous, les méchants.
On ira frapper les myocardes rêveurs
à coup de coeur trop innocents.
On ira brûler les sourires d'enfants
faire cramer leurs dessins soleil.
On ira coudre les paroles d'enfants
les lèvres rebelles qui crachent le vrai.

Viens, on va se tuer,
nous, les enfants de la mer
d'y avoir trop cru, juste encore
aux vagues sans pétrole.

Viens, on va se tuer
d'avoir trop joué
à exposer la peau
aux rayons danger

Viens on va se tuer
d'avoir trop voulu vivre les petits
nous révolutionner en grand
à rêver comme des glands.

On a plus le temps de cramer nos peurs
de les faire danser avec l'essence
et son amante l'allumette.

On a plus le temps des enfants
on fait déjà semblant de le courir vraiment.
Et les flaques on y saute plus comme avant
les deux pieds joints en se marrant.

On a plus le temps des rires et des champs
pour faire les cons et se croire encore innocents.

Prends ma main
serre-la plus fort.
Essuie mes larmes
je crois que je viens de pleurer comme une grande.

Dis-moi
Non crie-le-moi
que je crois mal
que mes pleurs sont encore ceux d'une fillette

Je veux pas des larmes de vieux,
elles brûlent et creusent la joue ridée.

Dis-le que je peux la garder en vie mon âme-enfant...

Aucun commentaire: